Cette année j'ai eu la grande chance d'aller déguster deux afternoon tea dans de grands hôtels parisiens en moins de 6 mois (ne le répétez surtout pas à mon banquier !).

Un Tea Time au Meurice

Des années que j'en rêvais... J'ai entraîné mes amies à l'hôtel Meurice et nous avons passé un moment hors du temps au restaurant Le Dali.

Le cadre, très contemporrain, est magnifique. Philippe Starck a récemment redécoré le restaurant en y traduisant la passion de Salvador Dali (qui a habité plusieurs années au Meurice) pour l’excentricité et la déformation de la réalité.

Côté cuisine, c'est le chef pâtissier Cédric Grolet qui oeuvre.

Le tea time se déroule en 3 actes : les finger sandwichs, les scones et les pâtisseries. Le tout ponctué par des pâtisseries amenées en salle au sortir du four.

Les finger sandwichs sont excellents. Les scones aussi (sans égaler tout à fait ceux goûtés au Shelbourne à Dublin). Mais ce que j'ai préféré par dessous tout, ce sont les pâtisseries. Cédric Grolet revise les classiques français et le résultat est à tomber (mes photos ne rendent pas justice à son travail). J'ai mangé au Meurice le meilleur Kouglof de ma vie, léger, croustillant... Idem pour les madeleines. 

J'ai également adoré le service aux petits soins avec une serveuse passionnée qui nous a parlé avec ferveur du travail de Cédric Grolet et de l'ambiance magique du Tea Time de Noël.

L'approche est résolument moderne pour ce Tea Time et surprenante. Le prix est élevé mais cela les vaut amplement (bon, évitez de manger avant de venir et n'hésitez pas à demander un doggy bag si vous calez).

Tea Time au Dali, 48€ sans champagne, 66 ou 74€ avec (selon le champagne choisi).

Thé à la française au Ritz

Le Ritz a réouvert ses portes il y a quelques mois, après des années de rénovation. L'afternoon tea a été totalement revu au passage. Il se prend désormais dans le Salon Proust, espace recréé comme aux origines du Ritz. Marcel Proust en fût l'un des premiers clients et ce lieu d'observation aurait nourri son oeuvre.

Exit les petits sandwichs, le buffet, les pâtisseries... désormais on déguste au Ritz un "Thé à la française qui redonne à la biscuiterie toutes ses lettres de noblesse".

Boudoirs, cigarettes russes, florentins, petit pain au grué de cacao et pépites de chocolat (en lieu et place des plus cosmopolites scones)... préparés par le chef Pâtissier François Perret. L'idée est que chacun retrouve dans ce tea time des biscuits de son enfance, sa madeleine (qui figure au menu, forcément, mais aussi sur la vaisselle) de Proust en quelque sorte.

Totalement différent du Tea Time du Meurice, le thé à la française du Ritz est ultra ritualisé et ponctué d'anecdotes du personnel sur Marcel Proust. J'ai beaucoup aimé cette utilisation du story-telling.

J'ai adoré les barquettes au chocolat, les meringues aux pralines roses, le marbré au chocolat moelleux à souhait et recouvert d'une fine couche de glaçage au chocolat, les madeleines (dont l'une est servie avec une petite infusion lait/citron)...

Le service, très policé, était parfait et j'ai aimé l'attention en fin de thé avec la remise d'une petite boîte contenant une infusion créée expressément pour le Ritz (comme une partie des thés figurant à la carte du tea time). 

J'ai en revanche regretté que seul du sucré soit servi et que le tea time tourne uniquement autour des biscuits. Les petits sandwichs et des pâtisseries plus fines à la française (éclairs ou autre) m'ont manqué... En bouche, on est beaucoup sur des notes de beurre (feuilletés, sablés...). Et, si tout est excellent, c'est un peu lourd et monocorde. Je trouve de ce fait le prix un peu exagéré.

A noter que, comme au Meurice, vous pourrez repartir avec votre doggy bag si vous n'arrivez pas à finir tout votre goûter.

Thé à la française au Ritz, 55€ sans champagne, 75€ avec.

En résumé, deux approches totalement différentes du tea time... Une dans la pure tradition française, 100 % sucrée dans un lieu très classique. Une beaucoup plus contemporaine et internationale, dans un cadre beaucoup plus moderne.

Laquelle te tente le plus ? Pour moi, tu l'auras compris, mon coeur penche pour le Meurice...