Ma sélection de livres à lire pendant le confinement
Une fois par an environ, je partage mes lectures avec vous. La période de confinement m'a enfin permis de terminer ce billet commencé l'été dernier...
Il est grand temps de rallumer les étoiles de Virginie Grimaldi
Anna, 37 ans, croule sous le travail et les relances des huissiers. Ses filles, elle ne fait que les croiser au petit déjeuner. Sa vie défile, et elle l’observe depuis la bulle dans laquelle elle s’est enfermée.
À 17 ans, Chloé a des rêves plein la tête mais a choisi d’y renoncer pour aider sa mère. Elle cherche de l’affection auprès des garçons, mais cela ne dure jamais. Comme le carrosse de Cendrillon, ils se transforment après l’amour.
Lily, du haut de ses 12 ans, n’aime pas trop les gens. Elle préfère son rat, à qui elle a donné le nom de son père, parce qu’il a quitté le navire.
Le jour où elle apprend que ses filles vont mal, Anna prend une décision folle : elle les embarque pour un périple en camping-car, direction la Scandinavie. Si on ne peut revenir en arrière, on peut choisir un autre chemin.
J’ai acheté ce livre après le décès de mon amie C. Autant te dire que j’avais envie d’une lecture légère et « feel good ».
J’ai aimé ce roadtrip dans les pays nordiques (qui tombait à point car nous découvrions Copenhague quelques mois après) raconté à 3 voix par Anna et ses filles. Il m’a donné envie de partir en voyage en camping-car.
J’ai trouvé les personnages attachants et pu me reconnaître dans certains.
J’ai souri et passé un bon moment. Pour autant, ce roman ne m'a pas laissé un souvenir impérissable et je n’ai pas été captivée au point de le lire ultra rapidement.
Poste restante à Locmaria de Lorraine Fouchet
Élevée dans le culte d’un père mort avant sa naissance, Chiara découvre, à l’âge de vingt-cinq ans, qu’elle est peut-être la fille d’un marin breton. Sous le choc de cette révélation, elle embarque pour l’île de Groix et fait la connaissance de Gabin, prête-plume d’écrivains célèbres, qui devient son compagnon de fortune. Mais ce séduisant jeune homme, arrivé comme elle de la « grande terre », est-il vraiment celui qu’il prétend être ? Et Chiara reviendra-t-elle indemne de son enquête insulaire ?
Ce livre était parfait pour un début de vacances. Il est joyeux, les personnages sont attachants. Il dépeint la vraie vie avec ses drames, ses difficultés. Lorraine Fouchet, comme elle l’explique elle-même, aime partir d’une histoire avec des personnages abimés et les réparer.
L’histoire se déroule sur l'Île de Groix que j'ai eu plaisir à retrouver et qui est superbement décrite avec les particularités de la vie d’insulaire.
Je n’ai pas lâché le livre avant la fin. Je crois que je l’ai préféré à Entre ciel et Lou. J’ai aimé aussi sa petite originalité avec des chapitres où le point de vue est celui des boîtes à lettre. Et puis à la fin du livre, il y a une recette de cuisine et ça j’adore ! Dans le prochain livre ce sera un gâteau au chocolat. Du coup je suis obligée de le lire !
The hate U gave d'Angie Thomas
Starr a seize ans, elle est noire et vit dans un quartier difficile, rythmé par les guerres entre gangs, la drogue et les descentes de police. Tous les jours, elle rejoint son lycée blanc situé dans une banlieue chic. Tous les jours, elle fait le grand écart entre ses deux vies, ses deux mondes. Mais tout vole en éclats le soir où son ami d'enfance Khalil est tué sous ses yeux, de trois balles dans le dos, par un policier trop nerveux. Starr est la seule témoin. Et tandis que son quartier s'embrase, tandis que la police cherche à enterrer l'affaire, tandis que les gangs font pression sur elle pour qu'elle se taise, Starr va apprendre à surmonter son deuil et sa colère ; et à redresser la tête.
Le billet de chez Madame m’a donné envie de lire ce livre et je ne peux que vous le conseiller. C'est sans aucun doute le livre que j'ai préféré parmi ceux que je vous présente ici. Je l’ai vraiment adoré ! C'est une lecture choc qui fait beaucoup réfléchir et m'a appris beaucoup de choses.
Ecrit à l'origine pour les adolescents, ce livre aborde la question des violences policières à l'encontre de la communauté noire, des inégalités, du racisme, du quotidien dans les quartiers pauvres, du cercle vicieux infernal qui fait que la haine qu'on transmet aux enfants des ghettos les conduit à leur tour à la violence. C'est d'ailleurs le titre du livre, inspiré par la chanson de Tupac : The Hate U Give Little Infants Fucks Everybody.
Comme le dit Khalil dans le livre « The Hate U - "you", mais avec la lettre U - Give Little Infants Fucks Everybody. T-H-U-G-L-I-F-E. Ce qui veut dire que ce que la société nous fait subir quand on est gamins lui pète ensuite à la gueule.»
L'auteure a su parfaitement transcrire la dualité entre la Starr du ghetto et la Starr qui va à l'école dans une banlieue aisée de blancs et qui essaie de se fondre dans la masse et de ne pas faire de vague (y compris parfois face aux commentaires racistes de certains camarades) certainement parce qu'elle l'a elle-même vécue adolescente.
C'est d'ailleurs une des grandes forces du livre : réussir à nous faire ressentir les émotions de Starr, sa frustration et sa colère face à l'injustice. Ce thème de fond est d'ailleurs totalement universel : comment trouver sa voix et s'élever contre les injustices pour changer les choses ? C'est ce qu'Angie Thomas fait au travers de ce livre qui nous ouvre les yeux sur une situation dont on n'avait pas forcément conscience auparavant...
Le livre a été adapté au cinéma, mais personnellement j'ai préféré le livre...
Le passeur de Lois Lowry
Dans le monde où vit Jonas, la guerre, la pauvreté, le chômage, le divorce n'existent pas. Les inégalités n'existent pas. La désobéissance et la révolte n'existent pas. L'harmonie règne dans les cellules familiales constituées avec soin par le comité des sages. Les personnes trop âgées, ainsi que les nouveau-nés inaptes sont « élargis », personne ne sachant exactement ce que cela veut dire. Dans la communauté, une seule personne détient véritablement le savoir. Elle seule sait comment était le monde quand il y avait encore des animaux, quand l'oeil humain pouvait voir les couleurs, quand les gens tombaient amoureux. Lorsque Jonas aura douze ans, il se verra attribuer, comme tous les enfants de son âge, sa future fonction dans la communauté. Jonas ne sait pas encore qu'il est unique...
Le film The giver m'avait laissé sur ma faim et donné envie de lire le livre qui s'est avéré être une quadrilogie, à l'origine plutôt destinée aux ados.
J'ai trouvé Sameness, l'univers du Giver, assez fascinant. Cette ville étrange, très moderne, où les gens n'éprouvent plus de sentiments "grâce" à des pilules qu'ils prennent chaque jour... Où tout est décidé pour eux : leur métier, leur partenaire, jusqu'aux enfants qui leur sont attribués, 2 pas plus, un garçon et une fille... Où il n'y a plus de saison, plus de pluie, plus d'animaux... Le livre m'a laissé frustrée comme le film car il finit un peu brutalement. Idem pour le second tome qui se passe dans un univers complètement différent où les habitants sont beaucoup plus rustres, peu attachés à leurs enfants, et où toute personne souffrant de maladie ou d'un handicap est abandonnée à des bêtes féroces dans un endroit appelé "the field". Il faut attendre le troisième tome pour comprendre les liens entre les différents personnes et univers...
Certains points mériteraient d'être approfondis, notamment ce qui a amené ces villes à être ainsi... Néanmoins j'ai beaucoup aimé cette quadrilogie qui amène des réflexions totalement dans l'air du temps : l'accueil des étrangers, le désir de posséder des choses quitte à y laisser une part de soi, l'importance de l'éducation, le choix d'une vie simple versus celui d'un univers plus moderne mais sans sentiment...
Les os des filles de Line Papin
"Nous finissons tous ainsi, après tout, et c'est doux. C'est doux parce que c'est commun, il y aura eu bien des injustices, bien des secousses, bien des dangers ; il y aura eu des joies, des rires, des peurs, des amours, des haines, des ressentiments, des passions ; il y aura eu des accidents, des voyages, des crises, des maladies... Nous aurons été chacun à notre manière déformés par la vie. Il restera les os des humains - ce que nous avons été au minimum, ce que nous avons tenté d'être au maximum."
C'est l'histoire de trois femmes : Ba, sa fille et sa petite-fille - l'auteure elle-même. Une histoire qui commence dans les années 1960, pendant la seconde guerre d'Indochine, dans un village vietnamien sous les bombes. Ces trois générations de femmes traverseront trois combats : celui de la guerre, celui de l'exil et celui de la maladie.
J’ai eu envie de lire ce roman en voyant sa présentation élogieuse à La Griffe Noire Il raconte le déracinement d’une enfant de 10 ans qui du jour au lendemain quitte brutalement Hanoï, où elle vivait entourée de l’amour de sa grand-mère et de sa nounou, pour arriver dans une Touraine froide où elle se sent bien seule.
Cette histoire c’est celle de sa toute jeune autrice Line Papin, dont le style est étonnement mature comme si elle avait déjà vécu plusieurs vies. Cette histoire c’est aussi celle de sa mère et de sa grand-mère.
Ce livre ne ressemblait pas vraiment à ce à quoi je m’attendais. Je pensais que le passé familial et les vies de la mère et de la grand-mère de Line y seraient davantage développés plutôt que son mal-être d'adolescente et son combat contre l'anorexie. Malgré tout, ce texte court, au style si singulier, m'a touchée et émue.
Et toi, quels sont les derniers livres que tu as lus ?