Déjà plus d'un mois que TinyFairy nous a rejoints et je n'ai toujours pas raconté son arrivée...

Les jours d'avant, j'avoue, je n'en peux plus. J'ai l'impression qu'elle n'arrivera jamais. Et j'ai des envies de meurtre quand on me dit qu'elle arrivera à terme. Au point où j'en suis je me fiche d'attendre que son papa puisse officiellement reconduire et aussi que Docteur Bienaimé soit rentré (finalement elle attendra sagement les 2). Je veux qu'elle sorte !

Le jour avant sa naissance moi, si active les semaines d'avant, je peine à marcher. Je me traîne à mon rendez-vous à la mairie pour les inscriptions en crèche. Je rejoins ensuite mes parents à l'école. Sur le chemin j'appelle Docteur Bienaimé, rentré le matin même, pour savoir ce qu'on fait si TinyFairy ne se décide pas. Il me donne rendez-vous lundi matin pour tenter d'accélérer les choses et ça me met du baume au coeur. Je me sens libérée d'un poids ("libérééééeee, délivréééeee, je vais enfin avoir ce bébéééé" -oui, je sais, c'est cadeau la chanson insoutenable dans la tête !!!).

Nous emmenons les nains au square. J'ai des contractions... comme tous les soirs dirait MonsieurChéri ! Ca continue toute la soirée. Les contractions sont bien présentes mais anarchiques. Vers 23h30 elles semblent se calmer... comme d'habitude ! Je dis bonne nuit à la Team des Pipelettes avec qui je discutais sur Facebook et nous allons nous coucher. Impossible de dormir. Les contractions sont toujours là, toujours irrégulières mais assez fortes.  J'ai une douleur dans le bas du dos et ne trouve pas de position confortable. Je finis par me lever pour prendre du spasfon et un bain. La fin du bain n'apporte pas le soulagement espéré. Je ne sais plus comment me mettre. Je sors et recommence à enregistrer les contractions (vive les smartphones, il y a vraiment une application pour tout !!!).

Vers 2h du matin les contractions se rapprochent. Elles sont toujours irrégulières mais elles l'étaient aussi pour LittlePirate. Je finis donc par réveiller MonsieurChéri. Avec mon utérus cicatriciel je ne suis pas franchement tentée par un accouchement à la maison ! J'hésite encore un peu puis finis par appeler mes parents. Mon père a du mal à réaliser. Nous partons à la maternité un peu avant 3h. Sans être certains que ce soit le bon moment... comme pour mes aînés ! Dans la voiture les contractions s'espacent. Je suis dépitée. Mais une fois arrivée, grosse contraction. Je profère un très élégant "sa mère la contraction" en m'appuyant contre le mur de la clinique.

Une fois installée en chambre de pré-travail je sors mon dossier pour la sage-femme. Pas de bol, elle tombe sur la liste de mes desideratas (après une césarienne et une naissance par voie basse avec péridurale trop dosée j'ai une idée assez précise de ce que je veux ou pas). Elle me prend la tête sur mon souhait de ne pas aller en salle de réveil en cas de césarienne, me disant que c'est impossible et trop dangereux blablabla. Je réponds que c'est ce qui s'est passé pour mon aînée (et pense très fortement que je m'en fous, c'est négocié avec Docteur Bienaimé et ça ne la regarde pas). Elle se radoucira par la suite en apprenant que nous allons avoir notre 3e enfant (visiblement elle aime les familles nombreuses !).

Bonne nouvelle, je suis bien en travail et déjà à 5-6. L'anesthésiste est présent (j'apprendrai par la suite que c'est la nuit de tous les accouchements !). Il me pose donc la péridurale tout de suite. Je lui demande de ne pas trop la doser. Les contractions s'intensifient juste après la pose, mais je n'ai plus mal, ouf !

La sage-femme disparaît ensuite pendant 20 mn alors qu'elle devait percer la poche des eaux; A un moment je sens que le bébé appuie de plus en plus et je dis à MonsieurChéri qu'il ne faudrait pas qu'elle tarde trop...Effectivement, quand elle revient, il est temps d'appeler Docteur Bienaimé. Il rentre juste de vacances, il est tout bronzé et frais comme un gardon (à 4h du mat' ! Ne me demande pas comment il fait !).

L'expulsion me paraît assez longue. Je ne ressens pas le besoin de pousser mais j'ai malgré tout des sensations sans avoir mal. Puis Docteur Bienaimé me demande d'attraper TinyFairy. Elle est chaude et glissante, j'ai peur de la faire tomber. Et puis elle est là, contre moi, comme je le voulais. J'ai du mal à atterir. Je remarque sans enregistrer que sa peau est d'un bleu violacé. La sage-femme et la puéricultrice échangent quelques mots à voix basse mais je suis un peu à l'ouest et je n'y prête pas attention. Elles me la prennent l'air de rien. MonsieurChéri me dira plus tard que TinyFairy avait avalé du liquide amniotique et qu'il fallait l'aspirer rapidement pour libérer les voies aériennes. A aucun moment je n'ai réalisé qu'il pouvait y avoir un problème.

Ma fée revient après un moment qui me semble infini et je peux l'observer à loisir. Il me faudra quand même 24 à 48h pour réaliser, l'apprivoiser (ou la reconnaître je ne sais pas très bien) et en tomber éperdument amoureuse. Le temps peut-être de nous retrouver en tête à tête dans une chambre seule.

Depuis il y a dans ma maison une toute petite fille dont je pourrais te parler des heures. Notre monde tourne un peu autour d'elle et de ses sourires désormais, comme la terre autour du soleil. Nous lui chantons des chansons en coeur avec SweetPrincess pour décrocher un sourire. Et LittlePirate aime à ponctuer ses phrases des mots "grand frère" ou "petite soeur".

Ndlr : le titre est issu de cette chanson de Calogero que j'avais en tête quand TinyFairy est née (pourtant je n'écoute plus Calogero depuis bien des années !) et la photo est de Claire Vincent, forcément.   

Tu t'es invitée
Ne demande jamais pardon
Quelle belle arrivée
J'ai trouvé le temps long
Et te voila en face de moi
Ça fait des mois que j'attends ça
Voir ce regard indispensable
Qui me connaît
Qui m'aime quand même
Mon amour
Bienvenue